Hors les murs : « Carte blanche à La Vigie » au POCTB
Après l’exposition » Rencontres n°49 » , 1er volet du partenariat avec Le pays où le ciel est toujours bleu qui a eu lieu à La Vigie du 10 novembre 2017 au 3 mars 2018, l’échange se poursuit à Orléans avec une carte blanche donnée à La Vigie.
Du 7 juin au 15 juillet 2018
Vernissage le jeudi 7 juin 2018 à 18 h 30
Brunch de finissage le dimanche 15 juillet à 15 h
Le pays où le ciel est toujours bleu, 5 rue des Grands-Champs, Orléans
Espace Galerie : Olivier Alibert, Emmanuel Simon, Hans Segers
Espace Projet : Isabelle Simonou-Viallat
Cette exposition réunit trois artistes dont le travail pose la question, entre autres, de la représentation de l’objet et de l’espace. Objet représenté dans un espace peint ou dessiné, objet œuvre dans un espace réel qui deviendrait lui même partie intégrante de l’œuvre, mais également objet peinture dans un espace représenté.
Cet ensemble montre les jeux visuels et mentaux auxquels se prêtent les artistes, perturbant notre perception par l’ambiguïté du statut des choses présentées.
Objet. Objet représenté par le biais illusionniste de la peinture, objet fabriqué, objets récupérés venant dialoguer en ambiguïté avec les autres éléments.
Objet peinture affirmant sa présence ou objet peinture portant en soi la présentation d’un autre objet peinture.
Espace. Espace peint ou dessiné recevant l’image d’un objet. Espace réel devenant lui-même partie intégrante de l’œuvre, espace de dialogue.
Espace peinture intégrant et devenant le support d’une rencontre avec une autre peinture proposant son propre espace. Espace mental que crée le vide entre les choses.
Circulation entre espace bidimensionnel et tridimensionnel.
Dans le travail d’Olivier Alibert, la question de l’espace est centrale.
C’est cet espace, celui du papier ou de la toile ou encore celui réel du lieu d’exposition, qui vient recevoir des éléments extraits de leur contexte, puisés dans l’espace urbain et dans l’univers domestique pour créer un lien entre tension et flottement.
Cela donne corps à des rébus énigmatiques dans lesquels les formes et les matières viennent en échos de nos repères et sollicitent notre imaginaire.
Hans Segers pour sa part, articule sa recherche autour du langage illusionniste de la peinture, de la question de « l’image peinte », du vrai et du faux.
L’espace, celui représenté, joue avec l’illusion et en même temps avec le factice, comme s’il n’était en fait que ce qu’il est, une scène, une mise en scène.
Objets peints et objets représentés sur des peintures ou dessins, se trouvent réunis, assemblés en « phrases », sur le mur ou sur des étagères, scènes encore, qui par leur épaisseur et leur matérialité annoncent d’emblée le subterfuge.
Emmanuel Simon aborde la question de l’objet « œuvre » de façon singulière. Son processus de travail peut aller de la carte blanche à un ou plusieurs artistes exposant dans sa propre intervention picturale, à des collaborations où l’œuvre est pensée et élaborée ensemble. Le résultat en est des travaux à plusieurs mains où son travail se retrouve parfois le support de l’autre, espace d’exposition dans l’espace d’exposition, lui permettant d’être à la fois celui qui expose et celui qui invite.
Les jeux visuels et mentaux auxquels se prêtent les artistes perturbent notre perception par l’ambiguïté du statut des choses et utilisent les espaces « entre » pour permettre aux éléments constitutifs des œuvres mais également aux œuvres entre elles de dialoguer.
Tout en sollicitant la perception du spectateur, ils offrent à son imaginaire un champ ouvert de connexions.
Isabelle Simonou-Viallat
Retrouvez d’autres informations sur le site du POCTB

Emmanuel Simon, « Protase », collaboration avec Colombe Marcasiano, Audrey Perzo et Romain Ruiz-Pacouret, 2017, techniques mixtes et formats divers
« Jusqu’à la fin des années 2005, mon travail s’est organisé autour de gestes simples consistant à accorder et contredire des formes aléatoires dues à la diffusion de la couleur dans le tissu support et celui plus radical de l’apport d’un élément souvent vertical en textile. Les couleurs étaient peu affirmées et le jeu s’articulait entre la détermination et l’accident, la question du tenu et du libre dans les relations entre élément support, élément peint et élément rapporté. Depuis, le travail s’est recentré sur des formats plus modestes adaptés à des contraintes de temps et d’espace. Volonté de concentrer, d’épurer les éléments en jeu, d’aller à l’essentiel. Changement de support, le papier. La couleur, des formes. Peu, souvent deux. Une première forme sans préméditation qui nait du geste, d’un geste, qui en appelle une seconde ; parfois induite par la couleur. Même si ce n’est formellement pas le cas je procède toujours et peut être plus encore avec l’idée de collage. Les formes sont abstraites mais si elles évoquent, je l’accepte. La couleur et le geste sont plus assumés qu’auparavant. Le dessin est prépondérant, celui des formes, celui que les formes font dans le fond. Le travail s’organise en série par ricochets. Les formes sont à chaque fois rejouées, mais peuvent migrer et muter d’un support à l’autre. Volonté de concision, d’enlever le superflu mais sans pour autant oblitérer systématiquement des éléments plus bavards ou séducteurs. Travailler dans l’ouverture.
Avril 2018, Isabelle Simonou-Viallat »
Quelques photos de l’accrochage définitif avec les oeuvres visibles pour cette exposition :